Urologie

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L'incontinence

Sujet délicat et peu abordé, l'incontinence urinaire est une maladie d'importance chez de nombreuses personnes.

On estime aujourd'hui que l'incontinence urinaire toucherait 25% des femmes d'âge moyen ou plus âgées (jusqu’à 50 % des femmes âgées en résidences d'accueil) et 15% de la population masculine de 60 ans ou plus.

Son origine peut être variée. Elle peut provenir d'une faiblesse du périnée et du sphincter urinaire (quand ces derniers ne sont plus capables d'assurer leur fonction de contrôle) ou à une hyperactivité vésicale (la vessie se contracte trop tôt et provoque des envies incontrôlables). Néanmoins, les origines de la maladie varient d'une personne à une autre et peuvent également provenir de problèmes neurologiques.

La gêne ou la certitude que l’on ne peut rien y faire empêche souvent les personnes qui souffrent d'incontinence urinaire de chercher un traitement, ce qui est regrettable car il existe en réalité de nombreuses solutions, les cas d'incontinence urinaire pouvant être atténués voire même guéris dans la majorité des cas.

L'incontinence urinaire dépasse le simple problème organique, car elle retentit sur l'état émotionnel et psychologique des patients.

L’incontinence urinaire liée à l’effort

incontinence urinaire liée à l’effortL’incontinence urinaire liée à l’effort : elle est de loin la plus fréquente; Elle se caractérise par une fuite involontaire d'urine, non précédée du besoin d'uriner.

Cette forme d'incontinence est due à une faiblesse du périnée et du sphincter urinaire, qui ne sont alors plus capables d’assurer leur fonction de contrôle. La fuite d'urine survient lorsqu'une pression abdominale s'exerce lors d'une toux, d'un éternuement, d'un rire...

Ce type d'incontinence représente 50 % des incontinences urinaires féminines.

Il est essentiel de savoir que, convenablement prises en charge en milieu spécialisé, ces incontinences sont toujours curables .

Symptômes : fuite d'urine lors d’un effort (pas d'incontinence nocturne). On n'a pas toujours conscience des pertes au moment où elles se produisent.

L'incontinence par regorgement

incontinence par regorgementL'incontinence par regorgement est moins courante que l'incontinence urinaire liée à l'effort et que l'hyperactivité vésicale.

Elle survient quand la vessie, passive et distendue, développe une pression qui dépasse la capacité de résistance du sphincter.

Elle se traduit souvent par une impression que la vessie n'est jamais vide. De faibles quantités d'urine peuvent s'échapper plusieurs fois au cours de la journée. Les personnes souffrant de ce type d'incontinence ont souvent du mal à amorcer la miction, et une fois démarré, l'écoulement de l'urine risque d'être assez faible.

Cette incontinence signe toujours un obstacle urinaire : et donc la levée de l’obstacle permet de guérir cette incontinence.

Symptômes : Les pertes d'urine ne sont pas douloureuses, et souvent nocturnes.

L’incontinence liée à une hyperactivité vésicale

incontinence liée à une hyperactivité vésicaleOn l’appelle également incontinence par impériosité ou “urgenturie”. La vessie se contracte trop tôt, provoquant des envies intempestives, très handicapantes au quotidien.

Cette hyperactivité vésicale peut cacher une maladie : infection urinaire, polype ou calcul dans la vessie, inflammation vaginale ou encore maladie neurologique, ou bien sur un obstacle urétral ou prostatique.

Symptômes : les fuites sont importantes, et toujours précédées d'une envie impérieuse et soudaine d'uriner, sans avoir forcément le temps de se rendre aux toilettes.

L'incontinence d'origine neurologique

L’incontinence urinaire peut aussi être le premier signe d’une maladie neurologique comme une lésion de la mœlle épinière, une sclérose en plaques ou une maladie de Parkinson.
Bien entendu il peut s’agir de malformations congénitales révélant dans l’enfance.

L’urologue prescrira des examens complémentaires ou adressera le patient à un neurologue.

Souvent d’origine mixte, cette incontinence associe hyperactivité vésicale et fuites urinaires par regorgement.

Traiter l'incontinence

Si l'incontinence urinaire n'est pas une menace vitale, elle peut être une affection embarrassante et dévastatrice.
La gêne occasionnée par les fuites, et le sentiment fréquemment ressenti de gêne, voire même de honte font que les personnes atteintes hésitent à en parler à leur médecin.
Pourtant, des traitements existent, et dans la majorité des cas, l'incontinence urinaire est maîtrisable, voire guérissable.

Les traitements par médicaments

En ce qui concerne l'incontinence urinaire d'effort, aucun médicament n’est efficace.

Dans les cas de fuites par impériosité, un traitement par médicaments (anticholinergiques) pourra être envisagé.

Après la ménopause, un traitement hormonal local peut être associé à la chirurgie ou à la réeducation, afin de redonner une certaine tonicité aux tissus.

Rééducation du périnée abimé

La rééducation du periné peut être proposée à tous âges et peut même stabiliser une incontinence urinaire d’effort minime, voire la faire régresser !

Six semaines après une naissance, lors de la visite médicale post-natale, le médecin vérifie l’état du périnée, souvent mis à rude épreuve lors de l’accouchement. S’il le juge nécessaire, il prescrira des séances de rééducation périnéale.

Dix de ces séances, effectuées avec une sage-femme ou un kinésithérapeute, sont remboursées à 100% par la Sécurité Sociale.

Les exercices consistent à contracter les muscles entourant le vagin. Il existe plusieurs techniques :

  • Le bio-feedback (rétrocontrôle)
    permet à la femme de prendre conscience du fonctionnement de ses muscles au moyen d'une sonde introduite dans le vagin associée à un signal sonore ou visuel indiquant la contraction et le relâchement.

  • L’électrostimulation :
    une sonde vaginale envoie un très léger courant électrique et occasionne ainsi des contractions rythmées involontaires.
  • Le fauteuil de rééducation :
    la patiente est assise toute habillée dans le fauteuil. Un courant magnétique passe sous le fauteuil et déclenche des contractions du périnée.

Cette rééducation ne peut être effectuée que par un kiné spécialisé en uro-gynéco et en collaboration avec un urologue.

 

Traitements par chirurgie

Globalement la chirurgie ne s’adresse qu’aux fuites survenant à l’effort.

La technique des bandelettes sous-urétrales TVT (Tension free Vaginal Tape) ou TOT (Trans-Obturator Tape)

C’est la chirurgie la plus courante de l’incontinence d’effort. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale ou péridurale. Le chirurgien place une bandelette sous le canal de l’urètre qui le soutiendra pendant un effort et évitera qu’il ne s’ouvre. L’intervention ne dure qu’environ trente minutes et ne nécessite qu’une très brève hospitalisation.

Elle est très efficace puisque son taux de réussite est de 80 à 90 %.

Lorsque les sphincters contrôlant l’ouverture de la vessie sont trop endommagés, on peut également envisager la pose d’une prothèse sphinctérienne.

Une nouvelle technique, dite des « ballons ajustables » est actuellement développée. Placés sous anesthésie locale (ou générale), ils permettent de renforcer la fermeture du canal de l’urètre de la femme.

Conclusion

L’incontinence n’est pas une fatalité.

Il est toujours possible de l’améliorer et bien souvent de la guérir.

Seule une prise en charge spécialisée au sein d’une équipe pluridisciplinaire, menée par un urologue permet de trouver et de finaliser la solution adaptée.

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Ces informations sont destinées à répondre à la plupart des questions que vous vous posez. Elles ne sauraient être exhaustives, ni normatives. C'est un complément d'informations, qui n'aborde que des principes généraux, sans traiter du cas particulier, lequel doit être discuté avec votre médecin lors d'une consultation.
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